Laos 5

La kon Laos = au revoir

Laos Ah le Laos… le Laos… le Laos…

Le charme du Laos n’opère pas immédiatement, il grandit jour après jour et la passion prend le relai… Oui nous pouvons le dire, le laos nous a passionné, ému, surpris tant notre attachement pour ce pays a grandi jour après jour. Résultat : dur dur de quitter le Laos, mais c’est certain, nous reviendrons !

Ce qui nous marquera le plus au Laos c’est le rythme des laotiens… l’art de prendre son temps, l’art d’être tranquille, l’art du farniente… Les laotiens travaillent, mais à leur rythme. Ils se lèvent très tôt le matin pour travailler et farniente l’après-midi. Ce rythme nous a bercé et transformé : zen, restons zen !

Notre coup de cœur est pour le Nord, que nous souhaitons explorer plus longuement lors d’un prochain voyage. Le Laos se découvre en prenant son temps, chaque étape donne envie de s’y attarder pour une raison ou pour une autre. Chacun y trouvera un quelque chose qui le séduira, c’est certain.

Khob chai rai rai Laos !!

Nong Khiaw – 13 et 14-03

Nous quittons Luang Prabang à 11h avec un « local bus », qui est en fait un mini van pour 10 personnes. Nous comprenons vite pourquoi il ne s’agit pas d’un bus… La route est extrêmement mauvaise, du jamais vu. Elle est goudronnée mais pleines d’énormes nids de poule. Nous faisons de grands bon tout au long du voyage, qui auront quelques conséquences pour les jours suivants : un mal de dos et aux cervicales. Le Laos du Nord-Est est une région peu développée, les routes sont donc très peu entretenues. Mais la région mérite le voyage, quel que soit la route.

Nous arrivons à Nong Khiaw, un petit village entouré de grosses montagnes karstiques, et traversé par la rivière Nam Ou : c’est magnifique ! Nous y restons seulement l’après-midi car nous savons qu’un endroit encore plus magique nous attend le lendemain : Muang Noi, accessible seulement en bateau, trajet d’une petite heure sur la Nam Ou.

Muang Ngoi – 14 au 17/03

Nous embarquons à 11h pour le village de Muang Ngoi, uniquement accessible en bateau. Le voyage est beau, la rivière est bordée de hautes montagnes karstiques. Nous y croisons des pêcheurs d’algues qui plongent dans la rivière avec un masque pour attraper ces fameuses algues vertes utilisées en cuisine. Elles sont séchées puis assaisonnées de sel, graines de sésame et tomates. Nous en voyons partout sur les marchés. Elles sont beaucoup utilisées dans les soupes. Petite mésaventure durant ce voyage en barque : nos sacs sont placés au milieu des bidons d’essence, et nous n’y échappons pas : de grosses flaques s’en échappent pour parfumer à volonté nos « maisons ». Heureusement que les sacs à sacs les protègent de ce parfum délicat.

Après 1h30 de bateau, arrivée à Muang Ngoi : c'est à la hauteur de ce que nous imaginions. Un village du bout du monde, au bord de la rivière, entouré de dizaines de montagnes karstiques, de vallées, et habité par une petite centaine de Laotiens. Encore un lieu où le temps s'arrête. Une seule petite rue dans ce village, bordée de "guesthouses" simples et authentiques. Nous trouvons rapidement la nôtre, dans un vaste jardin dédié aux coqs de combats : partout des coqs choyés par le proprio! Quels concerts tous les matins, c'est très drôle même s'ils nous réveillent! Nous y faisons encore et toujours de belles rencontres, des villageois de Ban An ou des amis voyageurs comme Gli et Michel. Vincent sera comblé en jouant à la pétanque avec des Laotiens. Et oui, la France a marqué le Laos avec la pétanque, sport national qui les a menés à être champions du monde. Tous les soirs, dans tous les villages, les Laotiens se réunissent et jouent durant des heures. Ils parient des bières (Lao Beer bien sûr), celui qui perd boit... La fin des parties est donc bien agitée.

Notre séjour ici alternera balades dans la vallée magnifique, à la rencontre des villages ethniques, et un peu de farniente car c'est ce qu'il y a de plus beau et de plus authentique au Laos : le rythme des Laotiens. Et ce n'est pas pour nous déplaire!

Muang Khua

Après ces 3 jours passés dans notre petit paradis, nous partons pour Muang Khua, à 5h de barque de Muang Ngoi. C'est de là bas que nous prendrons un bus pour Dien Bien Phu au Vietnam.

Nous arrivons en début d'après midi à Muang Khua, trouvons rapidement une sympathique guesthouse dans ce village minuscule. Elle est de l'autre côté d'un très grand pont suspendu que nous nous amusons à prendre plusieurs fois dans la journée pour rejoindre le village. Cette dernière journée au Laos termine plutôt très bien : en se promenant, nous sommes invités dans un mariage (mais n'avons jamais vu les mariés). Il est 15h et tout le monde est déjà bien joyeux après plusieurs litres de bières avalés. Les laotiens aiment faire la fête. Tout est prétexte à s'amuser : pour un mariage, pour le départ d'un membre de la famille en vacances ou pour l'achat d'un téléviseur. Ils nous offrent des bières, nous apprennent à danser à leur manière (assez simple mais il ne faut pas oublier de tourner en rond).

Le soir nous croisons de nouveau quelques laotiens du mariage  mais cette fois sur... le terrain de pétanque du village et c'est reparti : nous passons la soirée avec eux, ils sont adorables et très contents que nous restions avec eux, tellement contents qu'ils n'arrêtent pas de nous offrir des bières. Nous devons même les freiner! MERCI MERCI et encore MERCI, c'est ce que nous leur dirons maintes fois, et MERCI le Laos pour tous les excellents moment passés ici, nous sommes tombés amoureux de ce petit pays mais si grand dans tout ce qu'il a à offrir... Nous reviendrons, c'est certain!

Le 10/03. Après une nuit dans un sleeping bus depuis Paksé et une petite panne en route qui nous donne une occasion de prendre l’air et de changer de bus, nous arrivons de beau matin dans cette magnifique ville de Luang Prabang.

Notre séjour se résume en trois mots : farniente, cuisine et vins. Dès notre arrivée nous aimons cette ville, qui mérite d’être au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Luang Prabang est toute en longueur, bordée d’un côté par la rivière Nam Ou, de l’autre par le Mékong, c’est déjà pas mal... Mais ce n’est pas tout, c’est un mélange de végétations luxuriantes, de constructions restées authentiques, aucun immeuble ou bâtiment haut. Beaucoup d’infrastructures touristiques mais qui se fondent parfaitement dans le paysage. Malgré la fréquentation, tout est calme, pas trop de circulation, pas trop de bruit. Elle nous donne envie de flâner (encore !) et c’est ce que nous faisons durant ces trois jours. Le rythme laotien nous donne des ailes dans l’art du farniente…

Nous décidons que cette étape sera tranquille, gastronomique et œnologique. Le Laos ne produit pas de vin, nous nous le savons. Mais nous repérons dès le premier jour un petit bar à vin fort sympathique (nous ne commettrons pas deux fois la même erreur :- ) où nous irons trois soirs de suite pour savourer de bons Chardonnay du Chili et d’Argentine. Et oui, nous nous devons de nous initier à ces breuvages d’Amérique du Sud (quel beau prétexte !). Nous parcourons la ville de long en large, savourons de délicieux produits sur le marché de nuit que nous décrivons plus bas dans notre minute gastronomie. Afin de coupler ce farniente à notre passion, nous nous inscrivons dans un cours de cuisine.

Soir 1 - Santa Ana - Chardonnay - Argentine

Soir 2 - Maipo - Chardonnay -Chili

Soir 3 - Alma - Chardonnay - Chili

Cette journée aux fourneaux nous comble ! Elle commence par le grand marché Phosi, où toutes les laotiennes viennent plusieurs fois par jour pour s’y procurer de bons produits frais et surtout pour papoter. Et oui, cet art féminin est international !      Nous y découvrons une belle ambiance, haute en couleurs et en saveurs. Nous approchons de prêt les produits qui nous régalent tant dans la cuisine laotienne : d’innombrables herbes aromatiques telles que la coriandre (trois sortes), la menthe, la citronnelle (plusieurs types aussi), toutes sortes de « eggplants », ces légumes classifiés sous ce nom ne sont autre que des petites (vraiment mini) courgettes, des aubergines, navets, etc. Nous passons rapidement au rayon boucherie et poissonnerie car les odeurs de beau matin ne nous font pas fondre de plaisir. Après cette belle étape au marché, direction la pleine campagne de Luang Prabang pour notre cours de cuisine et là waouh ! L’endroit est splendide, entourée de végétation, d’un côté un petit lac de lotus, de l’autre le jardin potager et notre atelier de cuisine en plein milieu : nous sommes fins prêts à vivre un moment magique en cuisine et nous pesons nos mots !

Pour en savoir plus sur ce que nous préparons, rendez-vous dans la rubrique « NOS PAPILLES ».

Minute gastronomie : Nous goûtons enfin au Som Mou : ces filets de porcs marinés dans des feuilles de bananier avec du au citron, du vinaigre et du piment. Après plusieurs jours, quand la feuille de bananier commence à noircir, il est prêt à déguster. Miam, cela ressemble à une sorte de jambon cru, mais plus léger et raffiné, c’est délicieux ! Nous en achetons plusieurs au marché Phosi que nous dégustons avec un bon Chardonnay du Chili le soir même. Nous goutons aussi aux chips de bambou, de champignons, et de porc. A écrire comme ça, cela ne fait pas rêver mais pourtant, c’est un délice !

Som Mou

Luang Prabang est connue pour ses fameuses saucisses de différentes sortes :

- sucrées : étrange… Vincent adore, moi beaucoup moins… Elles sont rondes et le porc est confit au sucre à l’intérieur ;

- au buffle, piment et citronnelle : c’est bon mais ça arrache ! Vincent arrive à la supporter en avalant quelques boules de sticky rice, mais moi je deviens rouge écarlate. C’est si bon, mais je n’arriverais à en manger sur deux petits morceaux ;

- au porc, riz et citronnelle : notre préférée, un pur délice !

Le second jour, dans la rue, nous croisons une femme qui prépare des petits encas qu’elle vendra le soir même au marché : une feuille de salade farcie de menthe, coriandre, tofu et omelette, le tout ficelé avec une cébette entière mais cuite à l’eau. Cette bouchée se trempe dans une sauce sucrée un peu pimentée. C’est léger et fin. Je lui demande si je peux l’aider, elle accepte volontiers. Je passe près de deux heures avec elle à confectionner ces encas pendant que Vincent se promène en ville tranquillement.

Le 08-03. Nous partons de Paksé vers 20h30 avec un sleeping bus, direction Vientiane. Nous sommes amusés de voir pour la première fois un bus couchette avec de vrais lits pour 2 personnes sur deux étages. Malgré le confort, je ne dors pas de la nuit car la route est mauvaise nous sommes secoués comme des shakers. Ce n’est pas grave, nous dormirons mieux demain soir.

Nous arrivons à Vientiane vers 8h le lendemain matin, parfait pour bien profiter de cette unique journée dans la capitale. Etonnamment, cette ville n’attire pas les voyageurs. C’est dommage mais cela fait notre bonheur.

Vientiane surprend par son calme, malgré son statut de capitale. On remarque à peine la circulation, peu dense et surtout silencieuse (personne n’utilise son klaxon, étonnant pour un pays d’Asie). Nous flânons la journée entière dans les rues de la ville, apercevons au loin ce fameux Arc de Triomphe laotien, visitons quelques temples ici et là, profitons d’une balade sur le bord du Mékong… Mais la fin de cette journée s’avère catastrophique ! La pire jamais connue depuis le début de notre tour du monde. Il est 17h30 et nous nous dirigeons tranquillement vers l’agence de voyage d’où nous prenons le bus pour Luang Prabang. Sur le chemin, nous passons dans une rue PLEINE DE CAVES A VINS !! Nous sommes comme des gamins ! Nous entrons dans une d’entre elles qui offre un large choix de vins italiens (comme ceux de Banfi en Toscane, que nous connaissons bien), français, argentins, chiliens, etc. Mais nous n’avons pas le temps ni d’en profiter, ni d’en déguster ! Quelle horreur ! Quelle douleur ! Nous décidons que, désormais, dès notre arrivée dans une ville, nous nous renseignerons sur l’existence de caves à vins. Bien sûr nous plaisantons, même si nous sommes frustrés mais amusés de cette rencontre tardive avec cette rue magnifique, nous repartons très contents d’avoir pu voir cette ville. Nous avons beaucoup aimé y flâner, elle mérite de s’y arrêter, c’est certain.

18h, nous prenons un pickup qui nous mène à la station de bus. Elles sont toujours très éloignées des centres ville, cela pour éviter la circulation de bus dans les rues.

Oh surprise, en arrivant à la station, nous retrouvons la petite famille française de « Promenons-nous sur la terre » que nous avions rencontré à Taycsua (pour les lecteurs qui nous suivent, vous connaissez les bons moments vécus avec cette famille). Nous pensions qu’ils étaient déjà à Luang Prabang mais non ! Chouette nous prenons le bus ensemble et en profitons pour raconter nos aventures des jours précédents.

Le 01/03 à 9h30, nous partons de Siem Reap direction la frontière laotienne en mini van puis en bus jusqu’à Paksé. Le passage terrestre du Cambodge au Laos à la frontière de Stung Treng est connue pour les arnaques des douaniers qui tentent par tous les moyens de vous soutirer quelques dollars de plus pour obtenir le visa. C’est illégal mais ils perpétuent cette « tradition » depuis des années. Nous avons décidé de leur tenir tête et de refuser de payer ces dollars « bakchich ».

Mais la cession « bakchich frontière » s’avère plus délicate que ce que nous pensions car même pour sortir du Cambodge, on nous demande 2$ par personne… C’est parti : nous refusons de payer. Le douanier, mécontent, insiste et nous dit que si nous ne payons pas, il ferme la porte et nous dormons sur place. Nous lui expliquons que nous acceptons de payer si nous avons un reçu, il refuse évidemment de nous le donner puisque c’est illégal. Il finit par céder, nous obtenons notre tampon de sortie sans payer un sou. Première victoire…

Nous filons au poste frontière du Laos, et là c’est affiché direct : 1$ par personne après 18h et les week-ends. Il est 18h30 et nous sommes dimanche. C’est écrit, OK, nous payons sans dire mot. Nous sommes contents car ce n’est pas si compliqué au Laos. Mais nous nous réjouissons un peu trop vite… Nous donnons 31$ par personne, le formulaire dûment complété, nos photos d’identité et patientons 30 minutes pour qu’ils fassent le visa. Nos visas prêts, il faut les retirer au bureau d’à côté et là… oh surprise… on nous demande 2$ par personne pour avoir le tampon d’entrée… Nous tentons de prendre cela avec légèreté et éclatons de rire. C’est reparti pour une seconde négociation qui s’avère plus dure… Nous arriverons finalement à négocier moitié prix. Il faut savoir que c’est le seul poste frontière terrestre du Laos qui a cette pratique. Partout ailleurs le visa ne coûte que 30 $, ni plus ni moins.

Heureusement, le pays n’a absolument rien à voir avec cette image des douaniers, l’opposé total :-)

Dans tous les cas, welcome in Laos ! Nous sommes trop heureux d’entrer dans ce pays !!

Le bus repart, après une bonne heure et demie à la frontière. Il s’arrête un peu plus loin aux 4 000 îles, endroit réputé pour les milliers de bras du Mékong, formant îles et îlots dont trois sont très touristiques. Tout le monde descend du bus, sauf nous… et oui, nous avons décidé de ne pas aller aux 4 000 îles, dure décision… mais nous préférons prendre notre temps dans chaque étape que nous visitons. Nous nous retrouvons tous les deux dans ce grand bus et arrivons 2h plus tard à Paksé. Il est 22h, nous marchons trois bons kilomètres pour aller au centre. Après cette journée de bus, du sport ça fait du bien ! Bon, soyons honnêtes, nous souffrons un peu car il fait chaud et nous sommes affamés. Mais nous sommes des guerriers, nous sommes en Tour du Monde, pas le droit de se plaindre, il ne manquerait plus que ça J (bon OK, j’écris ça pour « faire bien » sur notre blog… car j’ai quand même un peu râlé, mais un tout petit peu).

Nous trouvons rapidement une guesthouse. Par contre, après 20h, pas évident de trouver à manger. Pour cette première soirée, nous nous contenterons d’une petite bière et de quelques gâteaux. Et oui, au Laos, les habitants dînent vers 17h30. De plus, le gouvernement a instauré un couvre-feu à 22h suite à de nombreux abus d’alcool chez les jeunes, notamment avec le fameux Lao Lao (sorte de goutte très très forte).

Le 02-03, Paksé. Cette ville n’a rien de spécial mais c’est une base de départ pour pas mal d’excursions dans la Sud. Cette journée est consacrée à faire du change, à louer une moto pour notre road trip dans les Bolovens, aux glaces (un bon magnum, c’est bon !), et… à un massage Lao : top ! Nous sympathisons avec le patron italien du salon. Nous sommes un peu réticents au début (car nous préférerions des proprios Laos) mais il est adorable. Nous en profitons pour parler italien ensemble car il n’a pas souvent cet occasion. Il me fait plein de compliments sur mon niveau, je suis flattée et super contente de pouvoir pratiquer cette langue que je ne veux pas oublier. Vincent comprend tout en plus, donc c’est parfait.  A la sortie du massage, il nous propose de nous emmener avec sa moto sur le bord du Mékong pour dîner. Nous acceptons volontiers et enfourchons tous les trois sa moto, très drôle !

Cet italien d’origine slovaque habite à Paksé depuis huit mois, il connaît bien la ville et les environs. Il sera de bons conseils pour les prochains jours. C’est un phénomène, il est très dynamique et parle beaucoup. Nous allons chez son ami Laos au bord du Mékong. Nous y retrouvons un slovaque (ami de l’italien, très sympa aussi !), un canadien et un Lao. Nous partageons plusieurs bières et papotons. Chacun raconte un peu sa vie ou son itinéraire de voyage. Le canadien, Bridget, est extra. Il habite précisément en Colombie Britannique et nous vante toutes ses splendeurs ! Il nous donne vraiment envie d’y aller. Il voyage seul et en moto pour plusieurs mois en Asie. Il a déjà fait le Vietnam et nous donne plein de bons tuyaux. L’un des Laos, surnommé « Mister Hook », est originaire d’un petit village dans les Bolovens. Il est guide dans la région et absolument charmant aussi (décidemment, tout le monde il est gentil :-). Nous finissons tous les quatre pour dîner car l’italien et le slovaque ont une soirée ailleurs. Mister Hook nous raconte un peu son histoire d’Amour… Il est très touchant. Il a 28 ans mais est amoureux d’une fille depuis plus de 15 ans à qui il n’a jamais dévoilé ses sentiments. Elle est à présent mariée et a trois enfants mais il ne parvient pas à l’oublier. Il est célibataire et ne souhaite pas rencontrer une autre fille… dur dur de le conseiller… car il faut respecter leurs coutumes, qui est la discrétion avant tout. S’il dévoile ses sentiments à cette fille, il sera rejeté du village. Elle est pourtant malheureuse car a un mauvais époux (selon les dires de « Mister Hook »), mais il ne peut rien faire… Alala, l’Amour…

Du 03 au 08/03, en route pour un road trip en moto dans les Bolovens. Nous partons mais nous ne savons pas pour combien de temps, nous verrons… Nous nous arrêterons là où nous nous sentirons bien. Nous avons laissé nos gros sacs à dos à la guesthouse et avons pris un petit nécessaire pour quelques jours.        Le plateau des Bolovens est connu pour ses nombreuses cascades, et ses paysages agricoles : beaucoup de plantations de café (les seuls du Laos), thé, bananes, hévéas, etc. A cette saison, le paysage est assez sec, mais le café est en fleur. Nous aurons l’occasion d’en goûter : peu filtré, il n’est pas si facile à boire. Mais les Laotiens ne sont pas équipés de matériel comme chez nous. Pas de cafetière électrique évidemment, juste un filtre en tissu. Nous ne nous régalons pas mais il est intéressant à goûter. Il est différent du café que nous avons l’habitude de boire, moins corsé, moins de goût. Mais nous pensons que mieux filtré, ce café est sans doute bien meilleur.

Nous passons finalement cinq jours à parcourir la grande boucle des Bolovens. Notre première étape est Tad Fan, deux grandes cascades de plus de 200m de haut. Un magnifique point de vue depuis un Resort entouré de forêt tropicale. Nous tombons sous le charme et décidons de nous offrir une nuit confort dans l’un des petits chalets en bois, très simple mais très bien équipé et surtout au calme. Enfin… c’est très bruyant car les cigales nous font un concert incroyable durant tout l’après-midi et une partie de la nuit. C’est horrible ! Mais non bien sûr, c’est absolument fabuleux ! Elles nous bercent et nous rappellent toutes les secondes que nous sommes entourés de jungle. C’est magnifique. Le son des cigales est différent en Asie, plus strident et chantonnant. Nous adorons ! Nous passons l’après-midi à nous reposer, à prendre le temps. En fin de journée, nous enfourchons notre moto pour aller voir une autre cascade à 2km, Champi. Elle est moins haute mais est bordée d’un grand bassin qui fait le bonheur des enfants pour se baigner. Nous dînons juste à côté, dans une petite gargote, nous sommes les seuls, que du bonheur ! Nous rentrons tranquillement et nous installons à la terrasse surplombant la cascade pour écrire le blog. Qu’il est bon d’écrire au son des cigales et de la cascade…

Le lendemain, nous prenons encore notre temps pour quitter Tad Fan car nous sommes vraiment bien ici. Nous finissons par partir direction Taycsuea, un endroit reculé entouré de sept cascades. Arrivés à l’unique homestay du coin, nous avons un sentiment de « seuls au monde ». Très peu de touristes, surtout des locaux pour nous accueillir. Le logement est simple : une cahute en bambou, une toile de tente à l’intérieur, et la rivière pour salle de bain. Nous aimons cet endroit pittoresque et décidons d’y rester deux jours. Ils seront ponctués de petites marches jusqu’aux cascades et de farniente. Nous rencontrons dès le premier soir une famille « tourdumondiste », en voyage depuis huit mois avec leurs deux filles de 7 et 10 ans. Ils ont presque le même parcours que nous mais en sens inverse. Très vite le courant passe entre nous, nous aurons beaucoup de plaisir à échanger avec eux et surtout à parler… gastronomie et vins… Evidemment c’est un gros point commun. Nous les motivons à rester une nuit de plus, et passons une grande partie du lendemain ensemble. Miam, nous salivons sur tous les sujets gastronomiques abordés. Nous sommes vite rattrapés par la réalité de notre homestay qui ne propose que des fried rice ou fried noodles, et des frites maisons. Mais tout est très bon ! Les soirées sont vraiment pittoresques, pas de lumière ni en cuisine, ni en terrasse. Je tente de m’incruster en cuisine le premier soir pour aider mais c’est un peu le KO alors je ne veux pas aggraver la situation. Les Laos, très nonchalants, se sentent vite débordés dès qu’il y a un peu de monde. Les cuisinières peinent… dans le noir en plus. Nous les équipons de nos lampes frontales, elles sont ravies ! Les plats arrivent lentement mais sûrement, jusqu’à 2h d’attente pour certains. Pas de soucis, c’est le rythme du Laos J

Le soir suivant, une seconde famille française de Rennes, également en tour du monde avec leurs deux enfants, un fils de 9 ans, une fille de 11 ans, se joint à nous. Qu’il est bon de se retrouver tous ensemble et de partager nos aventures et nos rêves de voyageurs !

Nous terminons notre grand tour des Bolovens par Tad Lo. Un charmant petit village entouré lui aussi de cascades. Nous tombons une fois de plus sous le charme et décidons d’y rester deux jours. Nous trouvons une homestay très mignonne qui a quelques chalets en bambou sur pilotis en face de la rivière pour quelques petits kips. Nous n’hésitons pas ! Notre séjour est rythmé de visites de villages, durant lesquelles nous rencontrons des ethnies. Nous tentons de rester un peu et d’établir le dialogue des signes car ils ne parlent pas anglais et nous ne parlons pas Lao. Le contact passera bien avec les enfants, à qui nous apprenons à manger des graines de tournesol que nous avions dans notre sac. Ils sont amusés et éclatent de rire à chaque graine avalée. Nous passons un bon moment, nous jouons aux billes avec eux, nous aidons une maman et ses deux enfants à cueillir des feuilles dans un arbre (nous n’arrivons pas à connaître son nom) : une fois séchées, ces feuilles servent à se laver les dents. Nous repartons, toujours un peu émus par de si belles rencontres. Nous terminons la journée au bord de la rivière à admirer le bain des éléphants en sirotant un jus de fruits frais, elle n’est pas belle la vie ?

Minute gastronomie : la cuisine laotienne est très proche de la cuisine thaïlandaise, mais beaucoup plus d’herbes aromatiques sont utilisées, plus de 120 à priori. Durant ces premiers jours au Laos, nous dégustons le sticky rice, un fameux riz collant que les Laotiens mangent tous les jours. Il est cuit à la vapeur dans un panier en bambou que l’on place sur un réchaud au charbon de bois. C’est une variété de riz spécifique qui, à la cuisson, devient collant. Pour l’apprécier, il faut former des boules dans la main et le manger avec de la viande ou des légumes en sauce. Nous nous régalons aussi de Laap kai : poulet émincé très finement, avec du basilic, citron, citronelle et piment. Un délice que nous voulons apprendre à cuisiner pour le refaire en France. Il existe aussi la même recette mais avec du bœuf (buffle ici) ou du canard. Puis bien sûr des fried rice, riz frit avec légumes et viandes, et la même chose version fried noodle. Nous goûterons aussi aux noodle soupes, très similaires à celles dégustées au Cambodge et en Thaïlande : nouilles de riz avec des légumes, le tout bien parfumé à la citronnelle.

Lors de la visite d’une ferme BIO, qui cultive citronnelle, poivre vert, ananas, thé et mûrier et qui élève des vers à soie pour la confection d’écharpes et vêtements, nous avons l’occasion de goûter de délicieux thés : thé à la citronnelle, thé aux feuilles de mûrier et… thé aux excréments de vers à soie… Cela peut sembler repoussant mais en réalité, les vers à soie se nourrissant exclusivement de feuilles de mûrier, le goût du thé ne diffère pas beaucoup et est plutôt très bon !