Puerto Princesa – 01/05
Nous arrivons à Puerto en début d’après-midi, nous nous renseignons directement à l’aéroport pour la suite de notre voyage, c’est-à-dire le bus pour Port Barton. Parfait, il est demain matin à 9h.
Nous filons ensuite en tricycle à notre hôtel dans le centre. Une petite pension très charmante, équipée d’une cuisine sur le toit avec vue sur la baie de Puerto. Nous sommes comme des gamins lorsque nous voyons cette cuisine !
Enfin nous allons pouvoir faire nos petites emplettes au marché et cuisiner. C’est comme ceci que nous occupons toute notre après-midi, quel bonheur !
Minute papilles : le menu est très simple, nous préparons une salade de pomme de terre, haricots verts, thon, tomates, concombre (avec de bons produits frais du marché, miam!), une belle tortilla (et oui, encore, mais que c’est bon !), et une salade de fruits avec ces mangues du pays qui méritent leur place de « meilleures du monde » ! Tout ceci accompagné d’un Chardonnay australien 2012, maison Hardy’s, plutôt très bon. Il semble que cette maison soit le principal fournisseur de vin des Philippines car c’est le seul que nous trouvons dans les magasins. C’est le même vin que nous avions bu à Anda. La soirée est plus qu’agréable, nous cuisinons et dînons sur les petites tables de la terrasse avec cette magnifique vue sur la baie. Ancienito Pension est résolument une bonne adresse à Puerto.
Port Barton – 02 au 04/05
9h, départ du bus pour Port Barton : un bus on ne peut plus local, avec ses sièges au confort type « Jeepney », la calandre ouverte sur l’avant, et deux gros klaxons à moitié à l’extérieur du bus, et surtout une bonne moitié à l’intérieur. Nous avons la bonne idée de nous mettre à côté du chauffeur adorable, mais cela ne plait pas à nos oreilles : ces klaxons nous font trembler à chaque utilisation, et les philippins aiment klaxonner :-) Heureusement que nous avons nos bouchons d’oreilles pour « adoucir » le son. Le voyage est folklorique, comme nous aimons. Nous arrivons à Port Barton à l’heure du déjeuner, sous une forte pluie, c’est la première fois que cela arrive. Nous confirmons qu’ici, quand il pleut, c’est une belle grosse douche ! Port Barton nous surprend car nous constatons que c’est un tout petit village de pêcheurs. Les vingt derniers kilomètres avant l’arrivée sont assez durs car la route n’est pas faite, ce qui le préserve sans doute de l’affluence touristique. Nous le pensions au contraire très fréquenté, et moins authentique. Nous sommes agréablement surpris. Certes il y a plus de touristes qu’à Bohol, mais c’est raisonnable.
A notre arrivée, un homme vient nous accoster pour nous proposer de loger chez sa tante qui propose des bungalows sur la plage : Besaga Homestay. Nous le suivons et nous faisons bien ! Emilie est charmante, ses bungalows sont très bien situés, au calme au bout de la plage. Son beau jardin de cocotiers est aménagé d’une cuisine ouverte, vue mer, où l’on peut cuisiner ou savourer notre petit déjeuner.
Nous décidons toutefois d’écourter notre séjour ici car il ne fait pas beau et nous préférons profiter de la région d’El Nido. Le lendemain, nous consacrons notre seule journée à faire une belle excursion en bateau d’îles en îles (sous le soleil une bonne partie de la journée, quelle chance !). Nous admirons la vie sous-marine en snorkeling et dégustons un fabuleux déjeuner de poissons grillés sur une plage déserte. Encore une fois : bienvenue au paradis :-) Nous sommes accompagnés de quatre charmantes étudiantes françaises qui profitent de leur fin d’études en Chine pour faire une étape aux Philippines avant de rentrer en France. Elles sont adorables et nous briefent bien sur la Chine :-)
De retour au village, le beau temps n’étant pas au rendez-vous, nous rentrons nous reposer chez nous et passons un bout d’après-midi à papoter avec Emilie autour d’un café. Elle est triste car le boxeur Philippins Pacquiao a perdu le match contre le champion américain en titre Maywether. Pacquiao est une figure nationale très aimée aux Philippines. Il est issu d'une famille pauvre et connaît le succès à force de courage et persévérance. Malgré sa renommée il reste très simple et humain. Cette défaite touche moralement les philippins, et cela se ressent dans le village...
La journée se termine tranquillement, notre départ pour El Nido est le lendemain à 8h. Mais elle a failli dégénérer lorsque nous avons été invités par des touristes et des philippins à 23h pour prendre un bateau et aller faire la fête sur une île déserte. Nous avons hésité car la tentation était très forte, mais ils ne semblaient pas en état de prendre un bateau et ne nous garantissaient pas de rentrer dans la nuit. Nous refusons finalement de les suivre… Nous avons bien fait car le lendemain, aucun d’eux n’est dans le jeepney alors qu’ils devaient le prendre (c’est le seul de la journée) car ils avaient un avion à prendre dans la journée :-). Nous espérons bien avoir une autre occasion de faire la fête sur une île déserte (et ce sera le cas… suspens…)
El Nido – 04 au 10/05
Après un peu plus de 4h de route, nous arrivons à Corong-Corong, un village un plus préservé du tourisme de masse que El Nido. Nous savons que nous sommes dans la région la plus touristique des Philippines et cela se comprend : nous sommes au coeur de l’archipel de Bacuit, une merveille qui rivalise de beauté avec la Baie d’Halong. D’énormes pitons rocheux au milieu de la mer formant des lagons turquoise, des îles et plages désertes parfois reliées par des bancs de sable. Depuis la plage, le spectacle de ces pitons rocheux au loin s’admire inlassablement, surtout au coucher du soleil, les plus beaux auxquels nous ayons assisté. Bref, le paradis au cœur du paradis.
Cet archipel est la principale raison de notre présence ici. Nous avons décidé de faire une croisière de trois jours pour la découvrir, le départ est dans deux jours. Nous nous installons donc pour deux nuits dans une petite guesthouse adorable au bord de la plage, Talindak. Elle passe inaperçue et pourtant, un petit bijou de simplicité, d’authenticité et de sourires. Nous sommes tellement bien que nous n’irons pas plus loin que le jardin les deux premiers jours.
Après cette pose farniente (encore… que la vie est dure…), il est temps d’embarquer sur une bangka traditionnelle pour une croisière de trois jours et deux nuits au cœur de l’archipel de Bacuit. Nous avons choisi une agence proposant un circuit hors des sentiers battus, avec un air de « survivor » (toutefois pas autant que nous l’imaginions, dommage…). Nous sommes ravis de retrouver sur le bateau un couple de français rencontré à Puerto, dans notre guesthouse Ancienito. C’est super ! Julien et Laura sont de Clermont-Ferrand (tiens donc ?!), le courant passe rapidement entre nous et savourons ces moments ensemble.
Nous faisons aussi la connaissance de Martin, Laure, Paul et Amélie, de Paris et tout fraîchement arrivés aux Philippines la veille de la croisière, après une semaine passée à Hong-Kong. Nous sommes seulement huit personnes sur cette croisière, ce qui est une chance car en général c’est quatorze. Mais le staff est composé de 6 personnes, rien que pour nous ! Waouh !
L’équipage est jeune et ultra dynamique : six philippins âgés entre 20 et 30 ans. Ils mettent une ambiance de feu sur le bateau, tout en restant professionnels.
Ces trois jours sont ponctués de nombreux spots de snorkeling magnifiques, de baignades dans les lagons aux couleurs éclatantes, de farniente sur des îles désertes, de pêche en mer, et de bons festins ! Nous avons un jeune chef de 25 ans qui a du talent ! Il a très peu de place sur le bateau pour cuisiner et pourtant… il sculpte les fruits et légumes pour rendre nos plats magnifiques et colorés, il nous mijote des plats traditionnels philippins comme le curry ou l’adobo. Mais surtout… nous mangeons de bons poissons cuisinés simplement à l’eau, avec du gingembre et des oignons, ou grillés. Nous nous régalons durant ces trois jours, dans tous les sens du terme !
Le premier soir, nous dormons sur la plage d’une île déserte, dans des huttes en bambou ouvertes. Personnes aux alentours à part quelques villageois. Nous avons quand même le confort d’un petit matelas et d’une moustiquaire (pas si « survivor » que ça :-). La douche ? Pas de douche bien sûr ! Quelques seaux d’eau de source font bien l’affaire. De l’intimité ? Non bien sûr ! Nous nous lavons tous en coeur au bord de la plage, avec notre maillot de bain évidemment (qu’alliez-vous imaginer ??). Nous dinons en plein air, de bons poissons grillés, des légumes frais et des fruits. Nous avons vraiment la sensation d’être des Robinsons Crusoé du XXIème siècle, le cadre est similaire mais le confort est élevé. La nuit tombée, nous faisons une petite marche avec notre guide Roldane, à la recherche des Bernard l'Hermite sur la plage, bien marrant !! Nous restons ensuite à papoter pendant plusieurs heures avec Laura et Julien, autour de bonnes bières locales, San Miguel et Red Horse.
Le dernier soir, nous dormons sur une autre île, toujours dans des huttes en bambou. Mais nous y ajoutons une vive ambiance en nous invitant chez un habitant équipé d’un karaoké. Nous nous retrouvons tous les huit, notre équipage et les villageois à chanter, danser et rire à cœur joie : ME-MO-RA-BLE !
La dernière étape de la croisière est une plage au milieu de la mer : MA-GNI-FIQUE ! Nous y passons un moment sympa à faire les dernières photos souvenirs avec l’équipage, puis il est de temps de rentrer… snif …
Mais nous ne nous quittons pas comme cela : nous retrouvons le soir notre guide Roldane dans un bar à El Nido ; Laura et Julien restent avec nous dans la même guesthouse afin de profiter des prochaines soirées ensembles ; quant à Martin, Laure, Paul et Amélie, nous les reverrons le lendemain pour leur dire au revoir… Voilà encore un beau moment de notre TDM qui nous marquera.
Le lendemain de la croisière, nous louons une moto afin d’aller sur la plage de Nacpan : longue de 3 km, bordées de centaines de cocotiers, cette plage est paradisiaque. Nous y passons la journée entière, à savourer des cocktails et à admirer…
Nous retrouvons Laura et Julien le soir pour dîner, c’est notre dernière soirée avec eux. Mais nous sommes contents car ils prennent le même transport que nous le lendemain pour retourner à Puerto, nous aurons donc quelques heures de plus à passer ensemble, chouette !
Retour Puerto Princesa et Manille – 10/05
Ca y est, les Philippines c’est bientôt fini et c’est avec un ENORME pincement au cœur pour moi. Je n’ai plus envie d’aller en Chine, j’ai tant envie de rester un mois de plus dans ce fabuleux pays. Tout va me manquer, à commencer par cette population absolument incroyable, puis ces paysages variés et magiques… C’est étrange de ressentir un tel déchirement après un mois passé ici. Je remets en question la façon de faire ce TDM : je préfèrerais visiter moins de pays et rester plus longtemps… Même si la curiosité est plus forte que tout… Pour Vincent pas de doute, il faut continuer pour en découvrir le plus possible. Il a sans doute raison mais je ne pensais pas que cela aurait été si dur…
Heureusement que nous allons passer notre dernier soir chez Carlos à Manille. Nous l’avions rencontré sur la plage d’Anda à Bohol. Il nous avait gentiment proposé de venir nous chercher à l’aéroport et de dormir chez lui. C’est ce que nous faisons. Nous sommes accueillis avec tant d’attention par Carlos et ses enfants, et pourtant il est tard quand nous arrivons. Ils nous préparent le dîner et nous papotons jusqu’à 3h du matin sur l’histoire du pays et la politique. Carlos est passionné de politique et est révolté par son gouvernement corrompu depuis tant d’années. Originaire d’Anda à Bohol, il s’est battu pour faire changer les choses localement et ça a marché. La tâche s’avère évidemment beaucoup plus compliquée au niveau national, et pourtant, tous les philippins rencontrés sont révoltés par leur gouvernement… A quand le changement ??...
Départ des Philippines – 11/05
Ca y est, nous y sommes… que c’est dur de partir d’ici… Nous étions si bien.
Nous partons très tristes, c’est la première fois que cela nous arrive. Encore plus tristes car nous ratons Marie et Ryan… Et oui, ils nous rejoignent à l’aéroport pour nous dire au revoir mais ils se trompent de terminal. Nous avions des cadeaux pour eux et eux pour nous… Nous n’aurons pas l’occasion de les voir une dernière fois et cela nous fait tant de peine. Notre attachement à eux est fort. Leur aide a été si précieuse durant ce voyage. Nous étions des inconnus pour eux, ils nous ont pourtant considérés avec tant d’attentions… Merci encore à tous les deux… Nous ne vous oublierons jamais :-)
Rendez-vous au paradis… et le mot est faible…
Nous passons quatre jours à Pamilacan mais serions bien restés des semaines !
Comment qualifier cette petite île de 3km de long sur 2 km de large, habitée par la troisième génération de baleiniers (heureusement inactifs aujourd’hui), tous devenus des pêcheurs avertis… et des défenseurs absolus de leur île…
Ces villageois tiennent à leur île et se battent pour la préserver du tourisme de masse et ça marche ! Seulement quelques petites huttes sur la plage, le tout dans une grande simplicité. La formule est simple : tous proposent la pension complète car pas de restaurant sur l’île. Nous vivons ici à leur rythme, pas grand-chose à faire à part admirer la vie marine incroyable en snorkeling (magnifiques coraux et poissons, tortues, dauphins, etc.), se relaxer, et papoter. Durant une journée et une nuit, nous sommes les seuls touristes de l’île, quel privilège. Mais les jours suivant nous ne sommes pas très nombreux non plus :-)
Les habitants vivent de la pêche principalement, et du tourisme pour certains. Beaucoup moins connue que d’autres îles des Philippines (et c’est volontaire) Pamilacan regorge de centaines de dauphins et quelques requins baleines, plus durs à voir. Les sorties en bateau sont superbes, car très peu de monde pour admirer cette vie marine. Nous partons au petit matin pour 2h en mer, à admirer ce spectacle marin : un balai de dauphins autour de nous. Nous plongeons en masques et tuba pour les observer sous l’eau : splendide ! Sommes-nous dans un rêve ?? Non… Non… Vincent me pince, puis je le pince, c’est bien vrai ! Nous y retournons le dernier jour afin de leur dire au revoir…
Le soir, après le repos de l’après-midi bien mérité:-), nous faisons du snorkeling en face de notre hutte pour admirer les tortues, les coraux et les poissons magnifiques. Une des tortues est particulièrement géante, impressionnante. Après cette sortie snorkeling, il est déjà l’heure du massage, puis de l’apéritif, et du dîner aux chandelles sur la plage : que demander de plus ? Que cela dure, dure et dure encore…
Qui a dit qu’il ne fallait pas prendre ses rêves pour des réalités ??? C’est faux ! Vivre son rêve est bien réel !
Bohol, les Chocolate Hills et les Tarsiers – 22 au 24-04
Arrivés à Manille après 10h de bus de nuit depuis Tabuk, Marie nous rejoint à 7h du matin pour nous accompagner à l’aéroport – encore une fois incroyable gentillesse de sa part. Nous tentons d’avancer notre vol pour Cebu car il est 9h du matin et notre vol est à 22h le soir. Nous n’avions pas envie de passer une journée de plus à Manille. Impossible de changer le vol alors nous profitons de cette journée à l’aéroport pour mettre à jour notre blog, ce qui est très bien car nous avons accumulé du retard. Cette journée sera aussi l’occasion d’un premier Skype avec les parents de Vincent. Cela fait tant plaisir de les voir et de discuter avec eux.
23h, une petite heure de retard, nous voilà dans le vol pour Cebu, seconde grande étape de notre voyage aux Philippines. Il est plus de minuit quand nous arrivons et ce sera notre première nuit à « l’arrache » car tous les hôtels sont fermés. Vers 2h du matin, nous nous résignons à retourner à l’aéroport pour nous installer au sol ou sur des bancs et dormir comme des bébés car la nuit précédente avait été très courte. Quatre petites heures plus tard, réveil sous l’agitation de l’aéroport. Nous filons avec un multi-cab (sorte de jeepney – navettes aéroport) au port de Cebu pour prendre le bateau pour l’île de Bohol. Arrivés à destination vers 14h, nous trouvons vite notre hôtel à Tagbilaran (ville principale de Bohol) où nous passerons deux nuits. L’après-midi est consacrée au repos, à un Skype avec notre super Aurélie, que l’on fait rêver avec nos petites histoires. Et oui, Aurélie a déjà vécu cette aventure de TDM avec Yannick il y a 5 ans, nous écouter lui rappelle donc tant de souvenirs.
Le soir venu, nous choppons une bonne adresse de resto BBQ, nous y fêtons notre arrivée sur l’île malgré la fatigue. Nous sommes si heureux d’être ici… Le lendemain, nous attend un road trip en moto aux Chocolate Hills, emblématique de Bohol, voire des Philippines. Cette série de centaines de monts, couverts d’herbes, tiennent leur nom de leur similitude avec des bonbons au chocolat en été, quand les monts retrouvent une couleur marrons, grillés par le soleil d’été. C’est superbe ! Les 70 km de route depuis Tagbilaran sont fantastiques : nous roulons à travers un paradis de bananiers, cocotiers, petits villages fleuris, etc. Nous en prenons plein les yeux. Et cette journée ne s’en tient pas qu’à cela. Sur la route, nous nous arrêtons au Sanctuaires des Tarsiers : très courte visite mais FABULEUSE ! Ce primate est l’un des plus petits du monde. Il a la particularité d’avoir des yeux proportionnellement 50 fois plus gros par rapport aux humains, et de pouvoir tourner sa toute à 360 degrés. C’est une espèce en danger car extrêmement fragile. Même manipulés avec la plus grande précaution, ses os peuvent se briser. Ils sont très solitaires et ont besoin de plusieurs hectares d’espace autour d’eux pour s‘épanouir. Malheureusement, souvent capturés pour être exhibés en cage, leur espérance de vie passe de 25 à 1 an… Le sanctuaire que nous visitons se bat pour les protéger. Ces tarsiers sont si adorables et impressionnants à la fois. Encore une journée mémorable… Décidemment, ce TDM nous comble de bonheur !!
Bohol et Anda village – 24 au 27/04
Après avoir visité les terres la veille, il est temps pour nous d’aller nous relaxer sur une plage paradisiaque, la première de notre TDM. Vincent a hâte de se baigner car il sait que l’entrée dans l’eau sera facile : elle est à plus de 30°C ! Pour cette étape cruciale en tant que « tourdumondiste » (nous allons demander au Larousse d’ajouter ce mot au dictionnaire…), nous avons choisi Anda village et sa plage : quel bon choix ! Un village absolument authentique, avec seulement deux guesthouses très simples sur la plage, un snack et le marché du village (un peu plus loin, une série de resorts de luxe, mais très isolés du village). L’eau arbore différentes couleurs de bleu qui nous donnent envie d’y plonger dès notre arrivée. Nous choisissons de passer trois nuits dans l’une des guesthouse qui propose des huttes en bambous bien aménagées, pour un prix assez modique. Ces trois jours se résument facilement : farniente, plongée pour Vincent, snorkelling, dégustation d’un bon vin sur la magnifique terrasse d’un resort : et oui, il est de notre devoir de fêter nos trois mois de TDM (OK, c’est un prétexte, nous avouons… quelle honnêteté…). Mais ce qui marque le plus notre séjour à Anda, c’est cette rencontre avec Salvio, le « Green Peace Man » du village. Un soir, alors que nous savourions notre dîner « street food » sur un banc, auprès de femmes proposant des brochettes cuites au BBQ, Salvio vient papoter avec nous. Il nous explique ses projets de développement éco-touristique du village. Il est passionnant à écouter, il aime tant son pays et ses terres, souhaite voir son village se développer mais dans le plus grand respect de l’environnement. Le courant passe si bien qu’il nous invite sur la plage à l’anniversaire de mariage de son cousin. Nous n’hésitons pas et le suivons. Nous faisons connaissance avec sa famille et comme toujours, nous sommes bien accueillis : ils nous offrent à boire, nous servent le plat de fête typique, le lechon, un cochon de lait entier, rôti à la broche avec des herbes, de la citronnelle et du gingembre. C’est évidemment délicieux.
Nous restons quelques heures à papoter avec Carlos et son épouse, qui fêtent leurs 24 ans de mariage. Ce moment se clôture par une invitation à venir dîner et dormir chez eux à Manille le dernier soir de notre voyage aux Philippines. En effet, ils habitent à côté de l’aéroport, pourrons venir nous chercher et nous emmener le lendemain pour prendre notre vol pour la Chine. Pas besoin de chercher un hôtel nous disent-ils, ce sera plus confortable chez eux. Waouh… encore une fois nous sommes touchés par cette invitation et l’acceptons volontiers.
Voilà, Anda c’est fini… nous partons mais pour retrouver un autre coin paradisiaque : l’île de Pamilakan… A suivre…
Départ de Banaue pour un voyage en Terre Inconnue… C’est exactement ce que nous avons ressenti tout au long de notre trajet pour atteindre Balbalan. Nous avons accepté l’invitation de Marie à aller passer quelques jours dans un village de la Cordillère, mais nous ne savons presque rien de ce village (inconnu dans notre guide), nous savons simplement qu’il est rural et que nous serons immergés dans la vie locale.
Nous n’avons pas conscience du temps de route pour se rendre à Balbalan, ce qui renforce encore plus ce sentiment de voyage en Terre Inconnue. Après 2h de van, 2h30 de Jeepney, puis encore 2h de Jeepney, nous sommes attendus par les enfants de notre famille d’accueil, Charlene et Rendine, en plein milieu de la campagne. A priori nous ne sommes pas encore à destination car nous montons dans leur van pour, au final, 2h de route de plus : soit 8h30 de voyage pour… le plus beau moment « humain » de notre périple, à ce jour...
Arnold et Francylin nous attendent et nous accueillent avec un immense sourire. Nous faisons connaissance autour de fabuleux mets concoctés par Francylin. On nous montre notre chambre très confortable à l’étage, nous sommes vraiment au cœur de leur famille puisque les chambres des parents et enfants sont à côté de la nôtre. Enfin… Rendine nous a laissé sa chambre et dort au sol dans le bureau. Nous sommes si gênés de « perturber » leurs habitudes mais Francylin nous met à l’aise tout le temps. Nous nous installons, toujours en nous demandant ce qui nous attend. Les premières heures sont étranges car nous ne savons pas comment nous « comporter ». Au final, il suffira de rester nous-même pour passer un séjour exceptionnel.
Arnold et Francylin ont prévu de cuisiner avec nous des dizaines de spécialités des Philippines car Marie leur a parlé de notre intérêt pour la découverte culinaire. Nous sommes très touchés par cette attention et nous régalons d’avance ! Ce sujet nous rapproche fortement durant ces 4 jours. Nous passons en effet notre temps à cuisiner et à manger ! Les Philippins ont pour habitude de prendre trois repas par jour (petit déjeuner, déjeuner et dîner) et deux snacks (un vers 10h et un vers 16h). Mais au sein de la famille Quindara, les snacks se révèlent être des orgies : brochettes de viandes, beignets de légumes, lumpia, guinata-an etc. Incroyable ce que nous avons cuisiné et mangé. Notre rythme change durant ce séjour, au lit vers 21h et debout à 6h. Dès le réveil, Francylin nous prépare des spécialités locales, toujours servies avec du riz, dès le petit déjeuner. Vers 8h, nous sortons de table, nous nous préparons, puis nous cuisinons de nouveau pour les snacks de 10h… Après le snack, nous cuisinons pour le déjeuner, puis pour le snack de 16h puis pour le dîner de 19h… Waouh… on pensait être gourmands et parfois exagérer, mais là nous sommes rassurés. Francylin nous explique toutefois que c’est pour nous particulièrement qu’ils font tout cela, ce qui nous touche encore plus. Pour les gourmands, la liste des recettes est disponible dans la rubrique « NOS PAPILLES ».
Nous en profitons pour leur cuisiner des recettes de chez nous ou d’Europe. Afin de s’adapter un peu à leur goût (riz obligatoire à chaque repas), nous leur préparons un poulet au riz à la mode franco-portugaise. Ils mangent toujours du riz blanc en accompagnement de plats. Le riz est très rarement cuisiné avec la viande. Alors nous leur apprenons à l’insérer dans un plat mijoté : quel succès ! Tout le monde se régale, y compris notre chère Teresita, l’adorable mère de Francylin.
Nous aurons aussi l’occasion de leur cuisiner une ratatouille et une tortilla (ils ne connaissent pas du tout !). Nous nous adaptons aux ingrédients disponibles, et ce n’est pas si évident :-)
Il semblerait que la maison de cette fabuleuse famille Quindara soit la maison du bonheur et de l’accueil car nous nous retrouvons plus d’une dizaine à chaque repas : cousins, voisins, amis, etc.
Bref, nous sommes choyés, gâtés, comblés durant ce séjour. Nous voulons participer financièrement à tout cela mais le refus est catégorique : nous sommes leurs invités d’honneur d’après eux. Waouh… Nous nous rattraperons autrement, par l’achat de fournitures scolaires pour les familles défavorisées du village, et un don pour la construction de leur église…
A part cette « fête des papilles », nous visitons le village, certes très isolé (car la route de 2h qui mène en son cœur est très mauvaise), mais très bien organisé : une école, un collège, (300 enfants à l’école, 300 au collège), un hôpital, et une église qui, malheureusement, est très sommaire. Les habitants sont très croyants et tiennent à la construction de leur église. Ils récoltent des dons pour l’achat du matériel et chacun participe bénévolement aux travaux, ce qui prend du temps. Ils nous expliquent qu’ils déploient tous les moyens pour la financer : loto, concerts, appel aux dons, mais en 2 ans, ils n’ont pu construire que la façade. Le reste, en bambou, est vite détérioré en cas de typhon (très courant aux Philippines).
Nous sommes aussi très marqués par l’importance de l’environnement pour tous les villageois. Des poubelles partout, des panneaux à chaque type d’arbre, plante, fruitier, légume pour indiquer le nom et les bienfaits pour l’homme. Les écoles ont toutes des jardins potagers tenus par les écoliers, petits et grands. Tout est très beau, très fleuri. Quel travail accompli par ces villageois! Cela pousse vraiment à réfléchir sur le sens de notre existence et l’importance des éléments naturels qui nous entourent et suffisent à rendre heureux.
Des rizières en terrasses encerclent le village, pour mon plus grand bonheur. Une nouvelle fois, on nous organise la surprise de nous vêtir des habits traditionnels des anciens chasseurs de tête (cela fait peur mais c’est bien fini aujourd’hui, heureusement). On nous emmène au cœur des rizières pour une petite séance photos. Ce que nous ne savons pas, c’est qu’elles seront utilisées pour nous faire un cadeau. Pendant notre absence, Francylin arrive à nous subtiliser notre appareil photos pour faire imprimer l’une d’elles sur des T-shirts qu’ils nous offrent avec tant de joie ! Waouh et encore waouh…
Nous sommes si peu habitués par tant d’attention de personnes que nous connaissons à peine… que cela est touchant.
D’autres faits marquent notre séjour comme : la séance karaoké dans le salon avec toute la famille (on savait qu’on n’y aurait le droit aux Philippines, nous avons même chanté en portugais ! la classe:-) ; Francylin qui veut absolument laver notre linge et qui y parviendra malgré notre gêne (elle souhaite que notre linge soit propre quand nous partirons, afin que nous soyons tranquilles), un voisin qui passe nous voir un soir et nous apporte des bâtonnets de glace maison à la noix de coco 100% naturels, la séance de danse improvisée au son des instruments de bambous, dans la salle de classe de Francylin (car elle est l’une des institutrice du village).
Bref, ce récit est un peu « fouillis », car tant de chose à raconter… Pour les patients, c’est oralement que nous prendrons plus de plaisir à raconter cette belle histoire…
Inutile de préciser que le départ a été dur, pour tout le monde.
Merci Arnold, Francylin, Charlene, Rendine et leur adorable entourage !
Nous nous sommes sentis hors du temps, mais avons tellement apprécié partager ce temps avec vous.
Un moment de REVE !!!
Les rizières de Batad – 13 au 16/04
Nous arrivons à Banaue à 7h du matin, après 9h de bus. Il fait beau et sommes si heureux d’arriver dans cette étape clé de notre aventure : les rizières en terrasse de Banaue et Batad, classées au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Nous devons trouver une homestay à Banaue et organiser notre trek de 2 ou 3 jours.
Nous rencontrons une adorable dame du pays, en week-end avec son mari, qui nous propose de téléphoner à leur homestay de Batad où ils ont réservé des « nippas huts » pour 2 nuits. Elle nous décrit l’endroit et nous sommes séduits : des huttes traditionnelles en bois de nippa, avec vue plongeante sur les rizières de Batad, tout cela à un prix très correct. Nous n’hésitons pas et les suivons. Ce que nous ne savions pas c’est que Batad n’est accessible qu’à pieds. Batad est à 1h de route de Banaue mais les jeepney (véhicule de transport emblématique des Philippines) s’arrêtent bien avant car aucune route n’accède directement à Batad, ce village au milieu des montagnes. Nous descendons du véhicule un peu en panique car cela fait trois nuits que nous dormons 2h, et nous avons tous nos sacs à porter. Habituellement nous sommes plus malins, en expédition comme celle-ci nous laissons nos gros sacs « en ville ».
Une bonne heure de marche plus tard, avec montées et descentes, nous voilà arrivés… exténués mais contents ! Bienvenue chez Ramon’s Homestay, exactement le type d’endroit que nous adorons : simple, authentique, familial et une vue magnifique sur les rizières. Pas de doute, nous allons être bien ici ! Notre hutte traditionnelle est sur pilotis, à l’intérieur un lit simple mais confortable, et c’est tout. Ah si, bien sûr une belle lucarne pour admirer les rizières depuis notre lit. Que demander de plus ?
Ramon, le propriétaire est absolument charmant. Il a beaucoup travaillé pour préserver les traditions de ses ancêtres. Il a œuvré pendant des années pour construire ces huttes et reproduire l’environnement traditionnel. C’est réussi ! Le soir, Ramon fait un feu autour duquel tout le monde est invité. La Homestay est petite, donc l’intimité est parfaite. Autour du feu Ramon raconte les histoires de ses ancêtres, des rizières, de son quotidien, etc. Toutes les histoires qu’il émanent des questions que nous lui posons à tour de rôle. Nous aimons ces moments, hors du temps.
Nous passons trois jours à nous promener au milieu des rizières. Finalement, pas de trek sur plusieurs jours car plus besoin : nous sommes au cœur des plus belles rizières, pourquoi aller plus loin ?! Et puis nous sommes fatigués de ces trois jours de voyage, et surtout nous nous sentons bien chez Ramon et avons envie d’en profiter.
Ramon est une personne très humaine et généreuse. Nous lui proposons le dernier jour de cuisiner pour lui, il est ravi et nous aussi ! Nous passons en cuisine et lui concoctons ce que nous pouvons avec les ingrédients à disposition : une belle tortilla (pas très français mais il ne connaît pas et trouve cela original, parfait), et un mijoté de porc aux petits légumes. Finalement c’est pour toute sa famille que nous cuisinons, soit 10 personnes : génial ! Tout le monde se régale, nous sommes comblés.
Le lendemain matin, réveil à 6h car Ramon veut absolument nous parer des habits traditionnels de ses ancêtres avant que nous partions. Il veut aussi nous apprendre à récolter le riz, à le piler et le nettoyer jusqu’à obtention du précieux aliment tant consommé par les philippins ! Minute culturelle : les Philippines produisent 90% de leurs besoins en riz, ils importent seulement 10% de leurs besoins mais sont tout de même le plus gros importateur de riz du monde ! Ils en consomment trois fois par jour : petit déjeuner, déjeuner, dîner.
Revenons à moment que l’on qualifie de épique car les costumes sont quand même très… typiques… surtout celui de Vincent. Il est paré de la tenue de chef de tribu et se promènent comme ceci dans la Homestay. Ramon est si heureux de le voir paré de la sorte, il tient tellement à ses traditions. Il semble être fan de Vincent et lui fait bien profiter de ce moment. Je suis parée aussi de la tenue, quel beau couple :-)
Après ce dernier moment passé avec Ramon, il est déjà temps pour nous de partir… C’est dur… nous sommes bien attachés aux gens d’ici. Ramon décide de nous accompagner à Banaue, et cela nous donne la pêche pour le chemin du retour car 1h de montée avec mon gros sac à dos, pour Vincent ce sera sans sac mais avec un porteur car il s’est bloqué le dos…
Arrivés à Banaue, un dernier café avec Ramon et… les au-revoir. C’est avec la larme à l’œil que Ramon nous salue une dernière fois (OK, j’avoue, une larme pour moi aussi :-)
MERCI RAMON ! Nous ne t’oublierons pas, c’est certain. Tant de gentillesse et de générosité nous marqueront à vie!
Manille – 12/04
Notre arrivée aux Philippines est particulièrement marquante. Nous partons de Hanoi à 1h du matin, arrivons à Manille à 5h. A l’aéroport nous attendent Marie et Ryan, venus nous accueillir. Cela fait du bien d’être attendu dans l’un des pays le plus important de notre aventure.
Mais qui sont Marie et Ryan ? Ce sont deux adorables philippins rencontrés en errant sur l’un des temples d’Angkor au Cambodge. Oui oui, l’histoire remonte à ça. Nous ne savons comment raconter cette histoire tellement elle nous semble improbable.
Nous nous souviendrons toujours de cette rencontre hasardeuse. Un temple, des dizaines de chinois pressés et parmi eux, je remarque une jeune dame marchant tranquillement, admirant le temple tout en arborant un large sourire. Je m’approche d’elle et l’accoste « Hello, where do you come from ? » « From Philippines ». Et là, une courte discussion s’enchaine. Je lui dis que ce pays est l’un de nos rêves et que nous y allons en avril, soit presque 2 mois plus tard. Vincent me rejoint ainsi que deux amis de cette dame, Marie et Ryan. Nous discutons un peu sur notre voyage aux Philippines, nous leur expliquons le concept de notre aventure : dormir autant que possible chez l’habitant et échanger des moments culinaires. Nous échangeons nos adresses mails pour d’éventuels conseils pour préparer notre voyage et nous séparons rapidement car nos chers philippins doivent repartir le soir même pour Manille.
Quelques jours passent et nous recevons avec surprise un mail de Ryan puis un mail de Marie nous donnant plein d’indications sur notre venue aux Philippines. Marie nous propose d’aller dans sa famille dans le Nord et dans le Sud. Bref, nous gardons contact et échangeons à plusieurs reprises sur ce fabuleux pays. Marie et Ryan nous demandent la date de notre arrivée et nous proposent de venir nous chercher à 5h du matin. C’est très tôt mais cela ne leur pose pas de problème et nous voilà donc le 12/04 accueillis par ces deux charmants philippins.
Nous passons la journée ensemble, ils ont prévu un beau programme pour nous faire visiter Manille. Nous sommes abasourdis par tant de gentillesse et de générosité : ils ne nous laissent pas payer les nombreux taxis et bus que nous prenons, ils nous invitent au restaurant le midi, ils nous font la visite guidée de la ville, nous emmènent acheter nos billets de bus pour le soir même pour Banaue. Incroyable ! Et ce n’est pas tout : Marie nous offre des cadeaux, du délicieux nougat et un magnifique chapelet qui nous protégera durant notre voyage. Nous décidons ensemble de notre visite chez son oncle, dans le Nord de Luzon. Tout est arrangé, nous serons attendus le vendredi 16/04 après notre séjour à Batad. Nous ne savons absolument pas en quoi consiste cette partie du Nord de Luzon, mais nous serons accueillis dans un petit village et partagerons des moments de vie locale, ce que nous adorons. A nous le mystère et la découverte !!
Le bus est à 22h le soir même mais ils tiennent à nous accompagner. Ils veulent nous voir monter dans le bus pour être rassurés :-)Pourtant il est tard, et le lendemain ils travaillent. Bref et re-bref, il y aurait tant de choses à raconter sur cette journée. Nous en gardons un peu pour nous car il sera si bon de conter cette histoire à notre retour. Tant de gentillesse est si rare de nos jours que cela nous émeut beaucoup.
Nous les quittons depuis le bus mais Marie nous promet de venir nous voir le jour de notre départ des Philippines car elle a plein de cadeaux culinaires à nous donner…