Notre Tour du Monde a pris fin… mais certainement pas les voyages ! Nous avions prévu de terminer notre aventure à Zanzibar, la fameuse île au large de la Tanzanie. Nous y avions fait un bref passage 2 ans avant le TDM et avions eu le coup de cœur pour cette île. Mais l’Afrique n’a finalement pas été prévue au programme du TDM car nous l’avons déjà pas mal visité au cours de divers voyages et ce détour impactait notre budget. Mais nous n’avons pas dit notre dernier mot… et décidons d’y aller six mois après notre retour. Quelle excitation de préparer de nouveau nos carapaces (=sacs à dos) !
Zanzibar… ce nom évoque tant de choses… Les sultans d’Oman, la route des épices (en particulier le clou de girofle), une mixité culturelle liée à l’histoire tourmentée de cette île : l’Europe, l’Inde, le Moyen-Orient ont tour à tour colonisé cette île, laissant des traces fortes comme la religion, les maisons aux portes sculptées de style arabes ou indiennes, des effluves sensorielles dans le labyrinthe de ruelles de Stone Town, donnant une vive impression de souk marocain. A zanzibar, 95% de la population est musulmane, elle est chaleureuse et accueillante. On s’y sent bien dès les premiers pas foulés dans la ville. Les femmes portent des voiles colorés, sourient, papotent. Cette île est résolument douce et joyeuse. Zanzibar c’est aussi des plages extraordinaires, arborant différentes teintes de bleus : turquoise, aigue marine, bleu vert, et j’en passe. Admirer l’océan ici c’est chaque jour découvrir un nouveau point de vue ou ressentir une nouvelle émotion. Impossible de s’en lasser, le quitter des yeux est si difficile. Bref, vous l’avez compris, nous adorons Zanzibar. Selon nous c’est une île à la fois dure (par son Histoire et ses problèmes économiques) et magique, authentique, chaleureuse, bref éblouissante.
Nous avons prévu de séjourner en grande partie chez l’habitant. Nous trouvons un hôte fabuleux, Adil, via le couchsurfing (site d’accueil gratuit chez l’habitant). Nous sommes surpris du personnage. Il est né sur l’île, la connaît comme sa poche, au point d’avoir ouvert une agence de tourisme haut de gamme. Adil a un frère et deux sœurs, il est issu d’une grande famille aisée de Zanzibar : son père était juge, sa sœur l’est encore, son frère est avocat et sa petite sœur est pilote d’avion. Il a un appartement modeste à 5 km du cœur de Stone Town, la capitale de l’île. Adil s’occupe finalement de nous comme si nous étions des clients, mais à titre gratuit : il nous emmène un peu partout, nous fait découvrir ses spots préférés, nous présente ses amis. Adil a une passion, le reggae. A ses heures perdues, il est DJ tous les mercredis soirs au fort de Stone Town. Evidemment nous y allons et y passons une soirée des plus sympas même si cette musique n’est pas notre tasse de thé.
Au lieu de 3 nuits, nous restons finalement 8 nuits chez Adil. C’est l’occasion de visiter le vieux Stone Town, petit centre mais grouillant de vie, à l’atmosphère des plus agréables, aux dizaines de ruelles typiques ; de faire un tour dans une ferme d’épices, touristique mais agréable (nous y découvrons le pilau, un mélange d’épices typique aux effluves fortes de cannelle) ; de voir la plage de Kendwa, au Nord, immense et magnifique ; de partir une journée en mer pour plonger (pour Vincent) et snorkeller (pour moi ) ; de profiter de soirées locales ; bref une incroyable première partie de voyage !
La seconde partie du séjour, nous embarquons au bord d’un dalla-dalla (mini bus local typique ouvert sur les côtés) et arrivons 2h plus tard à Jambiani, un village en bord de mer au sud-est de l’île. Nous connaissons Jambiani, nous y sommes venus il y a 2 ans. Ça n’a pas changé : des maisons de fortune, des habitants qui vous saluent à tous les coins de rue, une route poussiéreuse, et un bord de mer incroyablement magnifique ! Nous avons réservé à la Papaye verte, même chambre d’hôtes qu’il y a 2 ans. Un endroit simple, calme et paisible en bord de mer. Nous y restons 8 jours, et en profitons pour visiter les villages alentours comme Makunduchi, Uzi, Kizimkazi ; pour flâner et s’initier au kite surf ! Bref, le paradis…
Zanzibar ne nous déçoit pas. Nous avions une appréhension, car les pays changent vite avec le tourisme, la modernisation, la société de consommation… Mais cette île reste fidèle à elle-même. Est-ce positif ? Oui d’un point de vue touristique, mais non d’un point de vue local évidemment… La vie est dure ici, très dure. La majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Mais elle reste souriante et profite de la vie au jour le jour…